samedi 9 avril 2016

Histoire de pêche

En quittant l'île de  Montserrat pour la Guadeloupe, encore une fois Daniel souhaite prendre un bon poisson. Jusqu’ici, les quelques essais de pêche ont été vains. Afin de permettre l’accès à la plage arrière du bateau pour retirer plus facilement un improbable poisson de l’eau, nous avons laissé l’annexe à l’eau, tirée derrière le bateau, plutôt que de la hisser à son support, où elle occupe habituellement tout l’arrière du bateau.

Vers 10h00, en passant dans des bancs d'algues flottantes, nous voyons que la canne à pêche semble tirer un candidat au rôle de suchi. Rapidement, Daniel ramène la ligne, au bout de laquelle on voit bientôt apparaître un poisson argenté. On le hisse sur la plage arrière. C’est un beau barracuda d’environ 1,20m de long qui chassait sous le couvert des algues. Malheureusement, il existe une maladie des poissons coraliens de la partie nord des Antilles qui rend les poissons toxiques. C’est la ciguatera. Or de tous les poissons, le barracuda est le plus affecté par cette maladie. Elle provient d’une algue qui se trouve sur les coraux. Nous rejetons donc notre belle prise toujours vivante à la mer, non sans avoir d’abord retiré l’hameçon de sa gueule bien garnie à l’aide d’une petite pince spéciale pour ne pas y laisser les doigts. Bye bye barracuda! (sur l’air de bye bye mon cowboy).

On remet la ligne à l’eau, on ne sait jamais… Vers midi, juste comme on termine de réduire la toile en prévision d'un grain, la canne s’agite à nouveau. On joue du moulinet. Oh le magnifique poisson! C’est le poisson le plus coloré qui soit. Il nous apparaît d’un turquoise lumineux avec des nageoires jaunes. C’est une dorade coryphène, le fameux mahi-mahi. Le fil à pêche se prend dans l’hélice du moteur de l’annexe. Il aurait au moins fallu enlever le moteur… Heureusement qu'on vient de réduire!

Alors maintenant il faut aller chercher notre poisson dans l’annexe. Pas facile avec le voilier qui avance. Bref, après quelques efforts, notre dorade est dans le bateau. Au moment de la photographier, elle a déjà perdu ses belles couleurs qui disparaissent dès qu’elle meurt. Elle fait environ 80 cm de longueur et pèse 4 Kg. Puis c’est notre première expérience de préparation d’un poisson à bord. Arrivés à Malendure (Guadeloupe), nous en offrons la moitié en filets à nos compagnons de route et nous gardons l’autre moitié pour nous. Au total, elle nous aura donné 4 repas pour deux.

Si vous croyez comme nous le croyions que la dorade a une chair ferme et un peu sèche, c’est que vous n’avez pas mangé ce poisson frais.  Sa chair est très tendre et savoureuse. Nous l’apprêtons avec des câpres, de l’huile d’olive et quelques herbes. Il nous manquait seulement la balsamique. Puis cuisson à l’unilatérale sur le barbecue. Un délice des dieux!

Ma première dorade!

80 cm et 4 kilos, le capitaine est content!