En quittant l'île de Montserrat pour la Guadeloupe, encore une fois Daniel souhaite prendre un bon poisson.
Jusqu’ici, les quelques essais de pêche ont été vains. Afin de permettre
l’accès à la plage arrière du bateau pour retirer plus facilement un improbable
poisson de l’eau, nous avons laissé l’annexe à l’eau, tirée derrière le bateau,
plutôt que de la hisser à son support, où elle occupe habituellement tout l’arrière du bateau.
Vers 10h00, en passant dans des bancs d'algues flottantes, nous voyons que la canne à pêche semble tirer un
candidat au rôle de suchi. Rapidement, Daniel ramène la ligne, au bout de
laquelle on voit bientôt apparaître un poisson argenté. On le hisse sur la
plage arrière. C’est un beau barracuda d’environ 1,20m de long qui chassait sous le couvert des algues.
Malheureusement, il existe une maladie des poissons coraliens de la partie nord
des Antilles qui rend les poissons toxiques. C’est la ciguatera. Or de tous les
poissons, le barracuda est le plus affecté par cette maladie. Elle provient
d’une algue qui se trouve sur les coraux. Nous rejetons donc notre belle prise
toujours vivante à la mer, non sans avoir d’abord retiré l’hameçon de sa gueule
bien garnie à l’aide d’une petite pince spéciale pour ne pas y laisser les
doigts. Bye bye barracuda! (sur l’air de bye bye mon cowboy).
On remet la ligne à l’eau, on ne sait jamais… Vers midi, juste comme on termine de réduire la toile en prévision d'un grain, la
canne s’agite à nouveau. On joue du moulinet. Oh le magnifique poisson! C’est
le poisson le plus coloré qui soit. Il nous apparaît d’un turquoise lumineux
avec des nageoires jaunes. C’est une dorade coryphène, le fameux mahi-mahi. Le
fil à pêche se prend dans l’hélice du moteur de l’annexe. Il aurait au moins fallu
enlever le moteur… Heureusement qu'on vient de réduire!
Alors maintenant il faut aller chercher notre poisson dans
l’annexe. Pas facile avec le voilier qui avance. Bref, après
quelques efforts, notre dorade est dans le bateau. Au moment de la
photographier, elle a déjà perdu ses belles couleurs qui disparaissent dès
qu’elle meurt. Elle fait environ 80 cm de longueur et pèse 4 Kg. Puis c’est
notre première expérience de préparation d’un poisson à bord. Arrivés à
Malendure (Guadeloupe), nous en offrons la moitié en filets à nos compagnons de
route et nous gardons l’autre moitié pour nous. Au total, elle nous aura donné 4
repas pour deux.
Si vous croyez comme nous le croyions que la dorade a une
chair ferme et un peu sèche, c’est que vous n’avez pas mangé ce poisson
frais. Sa chair est très tendre et
savoureuse. Nous l’apprêtons avec des câpres, de l’huile d’olive et quelques
herbes. Il nous manquait seulement la balsamique. Puis cuisson à l’unilatérale
sur le barbecue. Un délice des dieux!
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Ma première dorade! |
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80 cm et 4 kilos, le capitaine est content! |