mercredi 25 novembre 2015

La traversée vers les Antilles

Nanny Cay, Tortola (BVI)
18°14,67'N
064°16,62'W
De Portsmouth (VA) à Tortola (BVI)


Ménage à trois...

De 36°45,31'N, nous sommes maintenant à une latitude de 18°sous les palmiers avec la douceur du vent et l'exotisme des îles. Cette traversée a exigé une préparation de plusieurs mois, bien des efforts et du temps ont été consacrés pour la réalisation de ce projet. Avant le départ, certaines craintes étaient présentes dans nos esprits avec un amalgame d'émotions teintées de rationalité. Au cours de ces 8 années de préparation nous avons rencontré de nombreux capitaines racontant le tour du monde ou leurs nombreuses traversées. Ces échanges nous confortaient dans le désir d'entreprendre cette aventure. Cette expérience amène à se dépasser, à affronter ses peurs, à se faire confiance, aussi à composer au quotidien avec toutes sortes d'imprévus. À ce sujet, nous avons conclu en la présence de lutins embarqués clandestinement! En effet, ceux-ci s'amusent avec les fils électriques: notre GPS, les feux de navigation, le réfrigérateur...heureusement, tout revient à la normale ou presque... Nous croyons que ces lutins malicieux ont des remords! Qui sait, ce sont peut-être des parents de Golum.

Quitter la terre pendant 11 jours ne se décrit pas facilement: on se fait parfois bercer, mais surtout beaucoup secouer par les changements d'humeur fréquents de l'océan. C'est une expérience intense. Une image nous vient en tête, celle de descendre en toboggan lorsque nous avons des vents de 35kts avec bourrasques à 40 en surfant sur une houle de 12 pieds. Notre bateau se comporte très bien dans ces conditions, ce qui est rassurant. Aussi, il y a des moments magiques comme les couchers et les levers  de soleil magnifiques rendant nos périodes de veille (nos quarts) plus douces. Toujours occupés, on doit surveiller la météo, les vents, surveiller le trafic (mais honnêtement on n'a pas vu grand chose), prendre des décisions importantes pour la voilure afin de pas se mettre dans des situations périlleuses. Autrement dit: réduire la toile autant que nécessaire pour que le bateau ait la puissance requise, sans plus. Toute puissance ajoutée ne fait que le rendre plus ardent (il veut "monter auvent") et le faire gîter inutilement.  Les communications avec la radio HF sont précieuses, le contact avec le Réseau du capitaine est un moment bien agréable au petit matin et nous permet d'obtenir les conditions météorologiques ainsi que la lecture de courriels de nos proches.

Actuellement, nous nous permettons quelques jours en marina pour profiter de tous les services: laverie, épicerie, eau, internet...Nous reprendrons notre navigation pour ancrer dans de jolies baies, profiter des eaux claires pour la plongée et débuter nos vraies vacances de retraités.

Notre équipier et ami Jean Fournier est reparti vers le Québec. Il a été un merveilleux marin, nous avons formé une bonne équipe à trois. Il nous laisse avec ces paroles « Laissez le bon temps rouler»

Merci à nos proches, nos amis(es), nos connaissances d'avoir été présents par vos courriels lors de notre traversée, cela était d'un grand réconfort.



Le grand départ de Portsmouth, VA, à l'aube du 11 novembre.

Jean, notre équipier fait un peu d'exercice.

Notre Hell's Angels des mers

Un moment d’accalmie, un peu de lecture

Système D du capitaine, transfert de diesel en mer

À l'approche de l'arrivée, on hisse le pavillon jaune

Après 11 jours de navigation, Terre en vue...

Comité d'accueil au quai, corne de brume et rhum punch!

Yé! Se dépasser, quelle émotion...

Nous allons boire ce Mumm Marinade, conception de Raphaëlle et Tobias

Le baptême de notre monture, on sabre avec le Mumm Marinade
La carte postale...

Les couleurs typiques du coin

Surprise! Marinade a obtenu la 3e place...